miércoles, 29 de diciembre de 2010

AGONIA DEL CEL


Esclaten colors,
negre,
gris,
roig.
El cel no els absorbeix.

Persistents,
s’insinuen,
s’infiltren
en el temps.
El cel no els absorbeix.

Negre res,
negre espès,
negre mort,
buida l’espai.
El cel no hi és

Gris imprecís,
indecís,
mediocre,
poruc.
El cel l’ignora.

Roig de sang,
esquitxa el vent,
dibuixa el sol,
espanta la lluna.
El cel no el vol.

Torna a caure el negre,
res l’aguanta,
negre sota negre,
nit sense estel,
llençol infinit.
La lluna no hi és.

Torna a caure el gris,
gris sobre gris,
sobre mirades grises,
de llàgrimes grises.
Espessa boira
que el sol perdona.

Torna a caure el roig,
pluja de sang,
regalima en el blau.
Sang sobre sang,
roig que troba llit
en els intersticis del món

i la lluna se’n riu
i en el cel tot és silenci.
On ets?

domingo, 14 de noviembre de 2010

IKURDE EDERA


Tierra adentro yace.
El suelo es su amarre.
Los prados sus mares,
el valle su puerto;
y un pausado tañir
le cuenta las horas.

Estática espera
el amor de las aguas,
sin el suave vaivén
de su balanceo,
ni el penoso crujir
de sus tormentas.

Ya no más mañanas
de quejumbroso aliento
sobre ella se ciernen.
Ni presurosas manos
curtidas al viento
sus redes recogen.

Ya no más miradas
de sombría tarde
el tiempo otean.
Ni entornados ojos
confianza encuentran
en sus horizontes.

¿Qué impetuosa ola
en lejano puerto,
a la deriva la ha llevado?
¿En qué vacía hora
de triste lamento
se perdió su regreso?

¿Quién dejó los vientos
y las madrugadas
Quien la abandonó
Inerte, resignada,
para no tener de ella
el pan y el sustento?.

E inmovil, en esa espera
de rumbo fijo,
muerte lenta,
se seca el recuerdo,
se ensancha el olvido
de lo que fue,
de lo que tuvo.

sábado, 13 de noviembre de 2010

HABLAR POR HABLAR


No son palabras,
ni son razones,
solo dolores
cubren tu alma.

Honda es la herida,
ancho el vacío,
en el secreto
de tus silencios.

Y en ese morir,
lentamente, aíslado,
se teje el sentir
de tus soledades.

lunes, 8 de noviembre de 2010

Ja, a poc a poc


Ja, a poc a poc,
s’allunya el sentir
d’un Nadal necessari.
Nadal volgut, esperat, preparat.
Joia que s’insinua
a l’alba d’un mon cansat.

Ja poc a poc,
s’allunya el sentir
de l’infant que hem estat,
i que som: Nadal que ens fascina.
Nadal que convida a refer l’esperança,
Obra d’Amor, per poc intuït,
per molt malbaratat.

Ja, a poc a poc
s’allunya el tràfec
d’un Nadal espatllat.
Nadal imposat
de convencions gastades.
Llumenetes al carrer,
per animar el consum,
petita treva en temps de crisi.

Ja, a poc a poc
s’allunya el desig
d’un Nadal perdut.
Nadal dels pastors.
Al ras.
Silenci.
Esclat de llum
en mig de la nit.
No hi ha lloc per la por,
si per la llibertat.

Ja, a poc a poc
s’allunyen els cants
d’un Nadal repetit.
Nadal fugisser,
passa de pressa.
En mig de sorolls, sens treva,
D’humans que no saben del món redimit

Ja, a poc a poc
restituïm la vida
Posant-nos dempeus,
ferms de voluntat,
Oberts a la Gràcia,
assedegats de joia
Cors i mans oberts a Jesús,
el Déu encarnat.

UN LLOC


Trobar un lloc.
Net de tot,
buit de res.
Sortir d'un desert
d'objectes inútils.
I retrobar plenitud
en el secret
de les coses senzilles.
El cant d'un ocell
d'un capvespre serè.
O el darrer raig
d'un sol de tardor.
En un instant, es dona,
i rogenc, desapareix.

Habitar el teu àmbit.
Lluny de sorolls,
buit de paraules.
Sortir d'un desert
de xerrameques estèrils.
I retrobar plenitud
en el secret inefable
d'un viure imprecis,
fet de Paraula
justa i necessària,
en la que
tot s'esdevé,
tot flueix.
Tot està bé.

sábado, 3 de julio de 2010

ALÈ - ALIENTO


Un sospir...
passa la vida...
i deixa petjada...

Un suspiro...
pasa la vida...
y deja huella...

HEURE 0 / HORA 0



FRANÇAIS


Ici, maintenant,
lorsque l’incertitude emplit l’instant,
en une ignorance
de tous les possibles,
je suis envahi de sensations
sachant que peut être
une bataille s’approche
dont je pressens que je suis le perdant.

Mais toi, mort, ne te trompe pas,
parce que ce n’est pas pour autant
que je vais baisser les bras.
Je ne vais pas me fondre
dans une inutile désespérance.
Je ne vais pas en faire un drame.
Je n’ai pas peur.

Je veux, à partir de maintenant.
Pour ce qu’il me reste de souffle,
observer et accueillir
chaque morceau de vie,
chaque battement de cœur,
chaque regard,
la beauté de chaque chose,
le sourire de mes proches,
avec gratitude,
dans le calme,
et le cœur serein.

Je veux, à partir de maintenant,
que tout soit clair ;
dignifier les heures
en ajoutant lucidité et clarté
à toute chose.

Je veux à partir de maintenant
écarter les frustrations
et laisser dans l’oubli
les projets non aboutis,
les rêves non assouvis,
ces peines-là qui obstinément
ne m’ont jamais quitté.

Et toi, mort, ne te trompe pas,
la bataille, il y a longtemps, je le sais,
je l’ai gagnée.

A mes proches, ceux que j’aime :
Avec vous je désire
pouvoir partager
chaque moment, chaque instant,
 laissant chaque chose,
chaque émotion,
chaque pensée,
trouver la parole ajustée,
et le temps nécessaire pour la dire
en exprimant, sans peur
tout ce qui puisse traverser
mon cœur et ma pensée.

Je vous le dis et je vous le demande.
Mais en rien ne vous oblige.
Parce qu’il y aura un temps
pour chaque chose.
Que nous soyons nous-mêmes
à tout moment.
En acceptant la fragilité.
Avec la dignité d’êtres humains,
 forts et faibles à la fois.

A partir de maintenant,
si nous voulons rire nous rirons
et nous pleurerons aussi
si le cœur nous en dit.

Nous ne lésinerons pas sur la vie
avec sa mer de larmes
que nous buvons de gorgée en gorgée
à petites doses
de silence en silence
de résistance en patience,
en nous taisant pour demeurer forts.

Mais nous ne pleurerons pas sans arrêt.
Parce qu’il n’est pas de corps qui résiste.
Car c’est par petites gorgées
que nous buvons la tristesse.
Jamais d’un coup.

Car tant qu’il y a de la vie
nous sommes capables d’allégresse
même si à l’horizon
pointe l’aube de notre au-revoir.

Nous ne lésinerons pas sur la vie
avec ses moments de joie,
d’amour et de tendresse
que nous recevons avec gratitude
comme l’air frais d’un matin d’été
ou le soleil doré d’un soir d’automne.

Et parce que nous allons tout nous dire
nous pourrons nous regarder au fond des yeux
sachant ce que nous savons.
Et ainsi nous dirons la vérité des choses
avec le mot juste et nécessaire.
Ni plus ni moins.

Et alors il ne faudra
ni dissimuler, ni cacher
ni paraître fort dans la faiblesse
ni faire semblant d’être triste
si ce n’est pas nécessaire.

Parce que tant qu’il y a de la vie
nous sommes capables d’allégresse,
bien qu’à l’horizon
pointe l’aube de notre au-revoir.

Les masques de circonstance
nous les enlèverons.
Nous les briserons en mille morceaux.
Parce que nous ne voudrons en rien
lésiner sur la vie.

Nous serons tels que nous sommes
et tels que nous pouvons être
au moment qui est.

Nous résisterons à l’envie
de tout laisser tomber.
En remplissant jusqu’à la fin notre espace
avec l’Amour qui nous a faits,
unis et réunis.

Je jouirai
peau à peau
corps à corps
pour caresser chaque millimètre de vie,
sans passé ni avenir
juste le présent,
le frémissement d’un instant
joie, désir de Vie en Plénitude.

Je ne veux pas mourir de tristesse
car la vie ne le mérite pas.
Je ne veux pas mourir dans la peine
car la mort ne le vaut pas.

A mes proches, je veux dire
à vous qui m’aimez :
Ne rejetez personne
de ceux qui décident
chaque jour
de traverser la vie
sans artifices
ni paroles chuchotées à l’oreille.

Cherchez la compagnie
de ceux qui vivent les jours
courageux face à la peur,
laissant au rebus la haine
la jalousie et l’anxiété.
En croyant à l’Amour
qui rend tout possible.
qui nous dignifie.

A partir de maintenant
tout sera clair.
Et nous n’aurons pas peur
parce que nous savons
qu’au fonds du puits
de nos incertitudes
une Force nous pousse
vers Plus Grand que nous.

Et nous n’aurons pas peur
de ressentir le vide qui s’approche,
nous le laisserons grandir.
Et au milieu du vide
nous irons à la Source,
nous redonnerons l’espérance
nous recouvrerons le désir,
et nous retrouverons le pas
serein, ferme,
léger, joyeux,
avec gratitude
pour tout ce qui a été,
pour l’Amour qui nous a unis et réunis.
Pour tout ce qui dans la vie
a laissé des traces
nous a faits, formés, et ré-formés.

Je ne lésinerai en rien sur la vie.
Je regarde vers Gethsémani, là-bas, à l’Orient,
avec courage, sans peur,
de tout ce qui doit advenir.
En mourant moi avec Toi, Dieu
En vivant, Toi, Dieu, en moi.

Pour cela je peux te dire
« Mort-amie »
tu n’es rien d’autre
que la perception d’un instant,
la peine de ceux qui restent,
la fin de cette étape.
Pour moi, encore plus de Vie.
Et à la fin tout sera Lumière.


Rubí, Barcelone, mai 2010
Traduction
Saint-Maurice, Valais, avril 2015


Catalá

En aquesta hora,
Quan la incertesa omple l’instant,
En una ignorància
Des de la que ho veig tot possible,
M’envaeixen sensacions
En saber que potserS’acosta la batalla que sé que tinc perduda.

Però tu, mort, no t’enganyis,
Perquè no per això
Abaixaré els braços.
No em fondré en desesperacions inútils.
No en faré un drama.
Perquè no tinc por.

Vull a partir d’ara
Pel que em queda d’alè,
Observar i acollir
cada bocí de vida,
Cada batec del cor,
Cada mirada,
La bellesa de cada cosa,
El somriure dels meus,
Amb gratitud,
Amb calma,
Amb el cor serè.

Vull a partir d’ara
Que tot sigui clar
Dignificar les hores
Afegint lucidesa i claredat
A cada cosa

Vull a partir d’ara
Arraconar frustracions,
Deixant en l’oblit
Els projectes no assolits,
Els somnis no realitzats,
Aquelles penes que obstinadament
Mai m’han deixat.

I tu, mort, no t’enganyis,
Que l’altra batalla, fa temps que ho sé,
la tinc guanyada.

Als meus, als que més estimo.
Amb vosaltres desitjo
poder compartir
Cada moment, cada instant,
Deixant que cada cosa,
Cada emoció,
Cada pensament,
Trobi la paraula justa,
El temps necessari per dir-la,
Expressant sense por,
Tot el que ens passi pel cor i pel cap.

Us ho dic i us ho demano.
Però en res us obligo,
Perquè hi haurà un temps
Per a cada cosa,
Que siguem nosaltres
En tot moment.
Acceptant fragilitat,
Amb la dignitat de ésser
Humans, forts, i a l’hora febles.
A partir d’ara,
Si volem riure riurem,
I plorarem també,
Si ens ho diu el cor.

No escatimarem la vida,
Amb el seu mar de llàgrimes ,
Que ens bevem a glops,
En petites dosis,
De silenci en silenci,
De resistència en paciència,
Callant, per mantenir-nos forts.
Però no plorarem sense parar
Perquè no hi ha cos que ho resisteixi
Perquè és a glops
que ens bevem la tristesa.
Mai de cop.

Perquè mentre hi ha vida
Som capaços d’alegria,
Encara que a l’horitzó
Despunti l’alba del nostre adéu.

No escatimarem en res la vida,
Amb els seus moments de joia,
D’amor i de tendresa,
Que rebem agraïts,
Com l’aire fresc d’un matí d’estiu,
O el sol daurat d’un capvespre a la tardor.

I perquè ens ho direm tot,
Ens podrem mirar als ulls ,
Sabent que ho sabem.

I així direm la veritat de les coses,
Amb el mot just i necessari.
Ni més ni menys.

Per això no caldrà,
Ni dissimular, ni amagar,
Ni fer-se el fort en la feblesa,
ni fingir tristesa si no cal.

Perquè mentre hi ha vida
Som capaços d’alegria,
Encara que a l’horitzó
Despunti l’alba del nostre adéu.

Les caretes de circumstància
ens les traurem.
Les trencarem en mil bocins.
Perquè no voldrem en res
escatimar la vida.

Serem com som,
I com hem de ser.
En el moment que sigui.

Resistirem a les ganes
De deixar-ho córrer tot.
Omplint fins al final el nostre espai
Amb l’amor que ens ha fet,
Unit i reunit.

Gaudiré,
Pell a pell,
Cos a cos,
Per acaronar cada mil•límetre de vida,
Sense passat ni futur.
Tan sols el present,
El tremolor d’un instant,
Goig, plaer de vida en plenitud.

No vull morir de tristesa,
Que la vida no s’ho mereix.
No vull morir amb pena
Que la mort no s’ho val.

Als meus els vull dir,
Als qui m’heu estimat:

No desestimeu ningú
Dels qui decideixen
Cada dia
Passar per la vida
Sense artificis
Ni paraules dites a cau d’orella.

Cerqueu la companyia
Dels qui passen els dies
Valents , plantant cara a la por,
Arraconant l’odi
L’enveja i l’ansietat
Creient en l’amor
Que ho fa tot possible
Que ens dignifica.

A partir d’ara
Tot serà clar.
I no tindrem por
Perquè sabem que en el fons del pou
De les nostres incerteses
Hi ha una força que ens empeny a més vida.

I no tindrem por
De sentir el buit que s’acosta
Deixarem que es faci
més i més gran.

I en mig d’aquest buit
Sentirem venir la Força,
restituirem l’esperança,
recuperarem el desig,
retrobarem el pas,
serè, segur,
Lleuger, joiós,
amb el record agraït
De tot el que ha sigut
Del amor que ens ha unit i reunit.
De tot el que en la vida
Ha deixat petjada
Ens ha fet, format, i reformat

No escatimaré gens ni mica la vida.
Miro cap a Getsemaní, allà, a l’Orient
Afrontant amb valentia
Sense por
Tot el que ha de venir
Morint jo amb tu, Déu
Vivint Tu, Déu, amb mi.

Per això puc dir-te
“Mort-amiga”.
No ets més
Que la percepció d’un instant,
La tristor passatgera
dels que queden,
el final d’aquesta etapa.
Per a mi, més vida.

Y al final tot serà llum

Carles Capó
Maig 2010